Que l’«autorité administrative indépendante» qu’est le CSA ait toujours “copiné” avec la majorité en place, l’affaire n’est pas neuve. D’aucuns ont hurlé au scandale politique lorsque, le 30 juillet, le CSA a refusé l’entrée de LCI sur la TNT: le Conseil ne faisait finalement que remplir son rôle de régulateur économique. Il y avait toutefois eu préalablement deux autres épisodes estivaux, moins médiatisés, et pourtant bien plus inquiétants.
Le 11 juillet, le CSA publie trois études « sur les stéréotypes féminins pouvant être véhiculés » dans les émissions de divertissement, dessins animés et séries télé – les femmes y seraient trop belles, douces et maternantes, trop associées à des métiers féminins… et trop fidèles. À l’origine de cette étude, on retrouve le projet de loi pour l’égalité hommes-femmes, qui confie au CSA « la mission de lutter contre les stéréotypes sexistes ». Le CSA s’empresse néanmoins de rassurer les réalisateurs :«Il ne s’agit en aucun cas(…) de limiter la liberté de creation des auteurs.» Avant d’être contredit par les propos du véritable metteur en scène de l’histoire, Mme Vallaud- Belkacem : « Il s’agira de donner au CSA des compétences pour contrôler que ce qui est diffusé ne représente pas une atteinte à l’image des femmes. Certaines contraintes peuvent être intégrées dans le cahier des charges au moment de la commande d’une fiction par exemple ».